Mon arrière-grand-oncle Léon Berche était né à Chalvignac (Cantal) cent ans avant moi. J'ai entendu parler de lui par des membres de la famille qui l'ont connu. On les appelait, lui et sa femme, l'oncle et la tante de Mauriac. Ils résidaient dans cette sous-préfecture du Cantal et y ont passé les dernières années de leur vie. C'est à peu près tout ce que je savais d'eux lorsque j'ai commencé la généalogie, en 2001.

Ce document est un certificat attestant que mon grand-oncle a été exempté du service militaire. Daté de septembre 1905, il indique que Léon est cultivateur à Chalvignac. Numéro 88 du tirage sur le canton de Mauriac, sa fiche matricule nous apprend cependant qu'il exerce la profession de préparateur en pharmacie. Il est légalement domicilié à Crouzit, mais habite probablement déjà à Melun (77), où vivent des cousins, les Tissandier. Il est exempté en raison d'un ptosis congénital, une maladie qui paralyse les muscles des yeux et affecte la vision.

Léon a vu le jour dans la maison familiale de Crouzit, sur la commune de Chalvignac, le 15 mars 1884. C'est le petit dernier de la famille Berche. Lorsqu'il naît, son père Michel a déjà 44 ans, et sa mère Marie, née Brugère, en a 46. Il a deux grandes sœurs, Antoinette et Jeanne dite Joanna, et un frère aîné, Pierre. Sa sœur Marie et son frère Maurice sont morts en bas âge avant sa naissance. Léon grandit à Chalvignac, auprès de ses parents vieillissants. Il est encore enfant lorsque ses aînés convolent. Au décès de son père, en 1901, il n'a que 17 ans. La veuve de Michel Berche le rejoint outre-tombe deux ans plus tard. Orphelin et encore mineur, Léon est l'année suivante recruté par l'armée.
Le 10 décembre 1908, il épouse à Sanchéville (Eure-et-Loir) Marie-Désirée Plessis, une jeune domestique. Cette dernière est née à Chartres le 22 décembre 1884, et a un fils illégitime âgé de trois ans, Gilbert Plessis.

Le couple s'installe à Crouzit, où Léon travaille comme cultivateur. Ils donnent naissance à un fils unique, Raymond Berche, le 2 septembre 1911. Ce dernier a pour deuxième prénom Pierre, comme son oncle, le frère ainé de Léon, qui fut possiblement son parrain. Il porte pour troisième prénom celui de Michel, son grand-père paternel. Hélas, le pauvre enfant meurt le 16 octobre suivant. Le couple est ensuite parti vivre à Melun où Léon reprend son premier métier.

Quand éclate la première guerre mondiale, Léon est "reconnu bon pour le service armé". Convoqué devant le conseil de révision, il se présente à la préfecture de Seine-et-Marne le 4 décembre 1914 à 9h30. Il délaisse son échoppe pour rejoindre le 139 ème régiment d'infanterie. "Arrivé au corps" le 30 mars 1915, la commission de réforme d'Aurillac le classe en "service auxiliaire ". Comme tant d'autres exemptés , il sera finalement rappelé pour servir la France et fera une '' campagne intérieure contre l'Allemagne '' du 30 mars 1915 au 11 novembre 1918.

Au printemps 1919, Léon et son épouse s'installent au 7 rue de l'hôtel de ville, à Melun. Il travaille comme garçon de laboratoire à la pharmacie Delhorbe, située même adresse. En 1927, le couple déménage au 119 rue du palais de justice, dans la même ville. Ils ne semblent pas avoir eu d'autre enfant. Gilbert Plessis, le beau-fils de Léon, ne vit vraisemblablement pas avec eux.

Léon a pris sa retraite entre 1945 et 1950, puis est venu s'installer à Mauriac, où il est mort le 15 avril 1958.

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