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Les orphelins de Crouzit

houelse

Le cruel mois de septembre 1858 restera comme une période noire dans les annales de la famille Berche de Chalvignac. Par trois fois sonnera le glas de l'église Saint-Martin pour accompagner à sa dernière demeure un membre de la famille. Les survivants devront faire face au deuil, et tâcher de mener leur vie en surmontant ces pertes successives.





En ce milieu de dix-neuvième siècle, la famille Berche vit au village de Crouzit, où elle est implantée depuis plusieurs générations. Il y a tout d'abord le grand-père, Mathieu Berche. Cultivateur, il a toujours vécu à Crouzit où il est né en 1790. Veuf de Françoise Lachambre depuis 1851, il a eu un fils unique, Dominique, né le 27 juin 1815. Sa femme, Marie Boucheron est née le 15 août 1813 à Brageac, une commune voisine, où le couple s'est marié le 19 avril 1837.


Les signatures apposées en bas de l'acte de mariage: celle de Dominique, de son père Mathieu, et de Marguerite Bonhoure, mère de l'épouse

Installés à Crouzit, ils ont eu sept enfants. L'aîné, Mathieu, a vu le jour en 1839, suivi de Michel - mon ancêtre - en 1841, puis de Marie en 1846, Jeanne en 1848 et Marguerite en 1850. En 1853, deux terribles pertes viendront affliger la famille à trois jours d'intervalle : d'abord celle de Marie le 9 avril, puis celle de Marguerite qui est emportée par la Faucheuse le 12. Une maladie a-t-elle causé leur mort prématurée?


Un heureux évènement vient redonner un peu de joie à la fratrie endeuillée : la naissance de Marie ( deuxième du nom) le 22 octobre 1854. Une dernière petite fille, Marguerite, vient au monde le 9 septembre 1856. Un peu de bonheur qui sera malheureusement temporaire.


En cette fin d'été 1858, un froid dur s'installe déjà sur le petit bourg de Chalvignac, et une période sombre se prépare. Une cruelle maladie frappe-t-elle la famille ? La petite Marguerite disparaît le 6 septembre. Dominique, le père, quitte ce monde le 10, il n'avait que 43 ans. À nouveau la famille Berche panse ses plaies après une perte cruelle. L'épreuve de trop sans doute, pour Marie, la mère éplorée. Après avoir perdu son mari et trois de ses sept enfants, elle meurt le 24 septembre. Pour la troisième fois en moins d'un mois, la famille Berche se trouve réunie au cimetière, pour confier à Dieu l'âme d'un des leurs qui, espèrent- ils, trouvera le repos éternel.


C'est avec un pincement au cœur que j'ai découvert, en épluchant les registres d'état civil de Chalvignac, les décès coup sur coup de trois membres de la même famille ( le père, la mère, et leur fillette de deux ans).

Restent à Crouzit un patriarche encore solide mais éprouvé, et ses quatre petits-enfants orphelins. Il devient leur tuteur légal. Les frères aînés, Mathieu et Michel, sont largement en âge de travailler. Jeanne, leur soeur, n'a que dix ans et la petite Marie seulement quatre. Mathieu se chargera, pense-t-il, de leur trouver un bon parti quand ce sera le moment, le plus tôt sera le mieux.



Que sont ensuite devenus les orphelins de Crouzit ?


Marie, la cadette, est décédée le 22 juillet 1864, tôt le matin, "à l'âge de neuf ans et neuf mois". Deux voisins, Mathieu Donnadieu et Léonard Fressanges, sont allés faire la déclaration vers midi au maire Jean Peyrac , qui a rédigé l'acte.





Le 17 janvier 1866, à dix heures du matin, les cloches de l'église Saint-Martin sonnent à nouveau pour la famille Berche, mais à toute volée cette fois-ci: Michel Berche épouse Marie Brugère. Michel a 24 ans, il est toujours domicilié à Crouzit mais travaille comme domestique à Mauriac. Il "se trouve, relativement au mariage, sous la puissance de Berche Mathieu, son aïeul paternel, seul survivant de ses ancêtres, âgé de soixante-seize ans ", qui est présent et consent au mariage. Marie Brugère, 27 ans, est servante à Mauriac et native de Chalvignac. Ses parents Michel Brugère et Louise Delmas, étaient, de leur vivant, tisserands à Chalvignac. Leur fille aînée, Antoinette, voit le jour à Mauriac le 8 décembre. Mathieu est désormais arrière-grand-père. Michel et Marie reviennent à Chalvignac, et ont un fils, Pierre, en 1867. Un troisième enfant doit arriver à l'automne 1869.


Mathieu Berche n'aura pas la joie de connaître son arrière-petite-fille Joanna (mon arrière-grand-mère); il a tiré sa révérence le 6 mars 1869. Michel et Marie ont eu quatre autres enfants: Joanna (1869), Marie (1876), Maurice (1879) et Léon (1884). Michel disparaît en 1901 et Marie en 1903.




Mathieu Berche, le fils aîné, a épousé en 1872 Marie Meylheuc. Établis à Chalvignac, ils ont eu quatre enfants, dont au moins un fils, Maurice (1881-1967), vivra jusqu'à l'âge adulte. Devenu veuf juste avant la Première Guerre Mondiale, Mathieu Berche s'est éteint en mai 1920, à 80 ans.




Jeanne, la soeur, s'est mariée en 1871 avec Antoine Charles. Vivant à Chalvignac, le couple a eu deux filles, Marie (1872) et Ernestine (1877). Jeanne est morte le 25 novembre 1918. 




1 comentario


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01 may 2024

La fuacheuse s'acharne quelquefois...

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