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Les soeurs Ducher, épisode 2: Agathe Ducher

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La deuxième des soeurs Ducher se prénomme Marguerite - comme sa grand-mère maternelle, Marguerite Borderie (1794-1883)- mais on la surnomme Agathe. Elle voit le jour au domicile familial de Saint-Vincent le 4 avril 1854, à midi. Son père s'en va faire la déclaration de naissance le jour même, '' à cinq heures du soir '', et signe l'acte dont lecture lui a été faite par le maire Pierre Guillaume Firmin Dufayet de la Tour.


Acte de naissance d' Agathe Ducher

Vers l'âge de onze ou douze ans, la fillette est placée comme domestique chez sa grand-mère paternelle, Anne Mathieu, au hameau de Méric, sur le village de Colture, qui dépend de Saint-Vincent. Elle travaille sur le domaine familial des Ducher, qui se transmet de père en fils depuis plusieurs générations. C'est son cousin Antoine Ducher qui est aujourd'hui à la tête de la ferme. Le père de ce dernier - qui avait hérité du domaine car il était le fils ainé - est décédé depuis plusieurs années.


Marguerite travaille chez sa grand-mère pendant environ sept ans. Elle décide ensuite d'aller chercher fortune dans la capitale, et, comme beaucoup d'auvergnats, elle ''monte'' à Paris. Elle habite rue Crussol, dans le onzième arrondissement, où elle travaille comme servante. Elle reviendra vivre à Saint-Vincent à l'été 1875, pour s'y marier. Les bans sont publiés à Paris et à Salers.



Le 28 août 1875, Agathe Ducher épouse Joseph Colombier. Ce dernier est né à Bort-les-Orgues ( Corrèze) le 27 décembre 1845. Il habite actuellement à Salers, où il exerce la profession de sabotier. Les témoins sont Jean-Auguste Chambon, beau-frère de l'épouse; Michel Dutourd, instituteur à Saint-Vincent - et ancêtre direct de l'écrivain Jean Dutourd- et Blaise Delor, sabotier, beau-frère de Joseph, domicilié à Bort.


Les époux s'installent au bourg de Saint-Vincent. Ils auront cinq enfants :



Extrait du recensement de 1896


Antoinette Colombier, née le 22 janvier 1877. Le 18 octobre 1898, elle épouse à Saint-Vincent Jacques Dumas, dont elle est la petite-cousine: en effet, Jacques est le cousin germain de sa mère Agathe. Les futurs époux ont pour ancêtres communs Jean Dumas (1799-1863) et Marguerite Borderie (1794-1883), qui sont à la fois les grands-parents du futur marié, et les arrière-grand-parents de sa promise. Jacques, né en 1869 à Saint-Vincent, est employé de commerce à Paris, où s'installe le couple.

Ils auront cinq enfants, mais aucun d'entre eux ne se mariera. Leur fille aînée Suzanne meurt à 18 ans lors d'un séjour ses grands-parents à Saint-Vincent. Veuve en 1922, Antoinette aura la douleur d'enterrer deux autres enfants : son fils Joseph, handicapé mental, meurt à 27 ans et son second fils, Gabriel, est tué sur le front Russe, à Kaliningrad, en 1945. On prétend qu'elle attendait désespérément son retour, longtemps encore après sa mort. Son dernier fils, Léon , deviendra prêtre. Odette, la fille cadette, suivra son frère Léon pour qui elle sera " bonne du curé". Revenue vivre dans sa région natale, Antoinette s'éteint à Mauriac en 1970.


Léon Colombier, né le 14 janvier 1879. Lorsqu'il épouse Virginie Marcombe en 1907, il travaille comme ferrailleur à Paris et habite au 10 passage Thiéré. Il a pour témoins son oncle Pierre Ducher, marchand de vins, 132 faubourg Saint-Honoré et son beau-frère Gabriel Dalbeigue, ouvrier sculpteur, 9 rue Rochebrune. Léon et Virginie reviennent vivre dans la vallée, d'abord à Jaleyrac puis à Moussages. Ils auront trois enfants: Yvonne (1913-1965), et les jumeaux Paul (1919-1972) et Marie-Antoinette (1919-1919). Léon s'éteint en 1954.



Marguerite Colombier, née le 11 octobre 1881. La veille de Noël 1904, elle épouse à Paris Désiré-Gabriel Dalbeigue. Elle est sans profession et vit alors au 5 rue des Ecouffes, chez sa sœur Antoinette et le mari de celle-ci, Jacques Dumas, qui est l'un des témoins. Elle aura un fils unique, René Dalbeigue (1906-1965), qui épousera sa cousine Yvonne Colombier. Marguerite décède en 1958 et est inhumée au Père-Lachaise.



Henri Colombier, né le 3 mars 1885, décédé le 24 octobre 1892.


Marie-Louise Colombier, née le 22 novembre 1891. En octobre 1912 elle se marie avec Pierre Détony,  qui est vacher à Neyrecombe, sur la commune d'Anglards de Salers. L'acte nous apprend que son père, Joseph Colombier, est mort à Saint-Vincent le 23 avril 1902. Les jeunes mariés ont pour témoins deux amis, ainsi que Léon Colombier et Jean-Baptiste Gerbe, facteur auxiliaire et cousin de l'épouse. Le couple, qui aura cinq enfants, passera toute sa vie à Saint-Vincent. Marie-Louise y meurt en 1971.



Après le décès de son mari, Agathe Ducher vit toujours à Saint-Vincent où elle travaille comme domestique. Elle devient grand-mère de quatorze petits-enfants. La famille traverse la Grande Guerre sans trop d'encombres. Son fils Léon est mobilisé dès le 3 août 1914. Blessé au poignet droit par un éclat d'obus en 1916, il sera passé dans la réserve après sa convalescence. Le gendre Détony fera campagne contre l'Allemagne du 5 août 1914 au 11 novembre 1918. Blessé par balle au genou gauche le 26 août 1914, il fera ensuite campagne " à l'intérieur". Quant au troisième gendre, Dalbeigue, il fait une campagne glorieuse contre l'Allemagne, sur sa fiche matricule il est précisé qu'il " a toujours rempli son devoir avec courage et sang-froid, a souvent exécuté le ravitaillement du corps sous des bombardements très violents". Après l'armistice, les hommes regagnent leurs foyers, la vie reprend son cours.


Extrait de la fiche matricule de Gabriel Dalbeigue, on peut y lire des commentaires élogieux

Agathe passe les dernières années de sa vie au bourg de Saint-Vincent. Elle a 85 ans lorsqu'éclate la Seconde Guerre Mondiale. Elle traverse toutes les années de guerre, et est nonagénaire lorsque l'armistice est signé. Elle s'éteint quelques jours plus tard, le 13 mai 1945, à 91 ans.






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