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Roch Buffet, le déserteur

  • houelse
  • 20 déc. 2023
  • 3 min de lecture


Roch Buffet voit le jour le 12 mai 1799 au Bouchaud, petit bourg rural de l' Allier comptant à l'époque 240 habitants. Il est le premier enfant d' Emmanuel Buffet et de son épouse légitime Claudine Fréty. Le ménage vit pauvrement dans une modeste masure du hameau des Gacons. Le père est manouvrier, et n'hésite pas à améliorer l'ordinaire par le fruit de quelques rapines: il vole des oies, des poissons, des moutons... il faut bien dire que son salaire est très maigre, et qu'il doit subvenir aux besoins d'une famille qui s'agrandit: en l'espace de douze ans, Roch voit naître six frères et soeurs: Magdelaine, Charlotte (qui meurt en bas âge), Marguerite, Jean, Jeanne, et Benoît. Au début de l'année 1812, Claudine est de nouveau enceinte. Le 10 août naissent les jumeaux: ils seront prénommés Jacques et James. Jacques, mal en point, ne vivra que deux jours. Quant à sa mère, Claudine, elle ne se remettra jamais d'un accouchement difficile et décédera le 22, à seulement 34 ans.


En cette fin d'été, Roch se retrouve donc orphelin de mère, mais à treize ans, il est assez grand pour travailler et aider à nourrir la marmaille restante. L'hiver vient, et le froid emporte James, le jumeau survivant, le 25 novembre.


Le père, quant à lui, a trouvé une remplaçante à Claudine: Marguerite Fréty, la propre soeur de sa défunte femme. Elle lui donnera trois autres enfants: Marie, Anne, et Roch, deuxième du nom. Naîtra également en 1821 un petit dernier, Gilbert, déclaré sous le nom de Fréty.


Une année passe, et la vie de Roch, jusque-là sans histoire, va être bousculée par les évènements. Faisant partie de la classe 1819, il n'est pas appelé au service militaire. A cette époque, Roch travaille comme ouvrier agricole au village des Ravats, sur la commune d'Artaix (Saône et Loire) chez un nommé Rousset. Un jour de février, sa canaille de père le prend à part et lui fait une odieuse proposition: il lui propose de l'aider pour commettre un meurtre, lui assurant qu'ils seront bien payés et protégés. Suite au refus de Roch, une dispute éclate : Emmanuel Buffet menace son fils de lui "fendre le crâne" s'il raconte cela. Il s'en confie cependant à une amie: " il voudrait que j'aille avec lui tuer Monsieur D... , et il m'a dit que je ne ferais rien, qu'il ne s'agissait que de l'accompagner, et de lui faire soleil ... [il] m'a dit que nous ne risquions rien, que nous vivrions tranquilles après." Roch, effrayé, ne dit rien. Et le crime est perpétré, le 22 avril 1822, un notable, bien connu dans la région, est assassiné...


Quelques jours plus tard, Roch est finalement convoqué pour le service militaire, il est affecté à deuxième légère, en garnison à Dijon. Sur ces entrefaites, il apprend le crime commis par son père, puis finit par déserter, en juin 1822, mais est rapidement arrêté par les gendarmes. Son père Emmanuel, finalement arrêté à son tour, est emprisonné puis envoyé devant la Cour d'Assises, où il devra répondre de son crime. Condamné à mort, Emmanuel Buffet est fusillé le 28 juin 1823 à Chalon sur Saône. Transféré de prison en prison, entre Marcigny, Charolles, Chalon et Mâcon, Roch semble résigné. On lui promet le conseil de guerre. Sa trace se perd ensuite pendant quelques années.


On le retrouve quelques temps plus tard à Nevers, où vivent deux de ses oncles, Charles et Claude Buffet. Il s'y établit, commence une nouvelle vie et devient manoeuvre en faïence. Le 12 septembre 1825, il épouse Elisabeth Crépin (1784-1857). Veuf, il se remarie le 16 septembre 1859 avec Catherine Pautet (1808-1897).


Sans descendance, Roch Buffet s'éteint à Nevers le 24 mai 1871.


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